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Parcours d’une féministe

Mon féminisme ne vient pas d’une révolte contre le père. Dans ma famille, le personnage fort était la mère :

dévouement à la famille et force de décision. Même schéma pour sa sœur. Mon père, d’origine orientale,

-j’ai une grand-mère turque, dont je ne sais rien- est né à Istanbul- : il était doux, rêveur, aimant. 

Je n’ai aucun souvenir de contrainte éducative paternelle. A partir de cette enfance, mon féminisme procède

de la constatation d’une exploitation au sein de la famille, consentie, intériorisée des femmes et néanmoins

très frustrante.

Je lis vers 20 ans Le deuxième Sexe et les Mémoires d’une jeune fille rangée. Dès lors, mon féminisme passe

essentiellement par une prise de conscience et une recherche intellectuelle que je peux mener quelles que soient

mes conditions de vie, même apparemment traditionnelles : mariage, enfants, travail de fonctionnaire. Le féminisme

ne nécessite pas selon moi le rejet des cadres mais la possibilité de les refuser et/ou de les transformer.

Cela débouche néanmoins sur une action : un chemin personnel qui englobe sans doute mes proches et une orientation constante dans mon travail d’enseignant-chercheur dans le choix d’œuvres de femmes (d’anciennes élèves  ou étudiantes m’ont confirmé la valeur pour elles de cette évocation de références féminines en art et littérature) ;  mon sujet de thèse en 1981, « Le discours féminin dans  Le grand Repas de Gisèle Prassinos », est dans la ligne d’ ouvrages féministes entre autres, Parole de femme d’Annie Leclerc, début d’une bibliothèque dont un des fleurons est  Les Femmes de Platon à Derrida  de Françoise Collin, Evelyne Pisier, Eleni Varikas: l’ attention primordiale dans ma recherche est à la langue qu’il s’agit d’ émanciper de la « domination masculine ». Mon  féminisme est un combat pour la  transmission de la mémoire culturelle des femmes et la révolution symbolique qu’elle entraîne.

Je ressens une affinité profonde avec l’artiste poète Gisèle Prassinos pour son audace de pensée qui s’exerce dans des cadres traditionnels, sans révolte apparente, sa conquête sans haine de sa place symbolique de créatrice dans un monde de clivage des sexes. Je partage son rêve d’harmonie qui lui fait réinterpréter  de manière jubilatoire, notamment les scènes bibliques fondatrices de la grande peinture dans l’œuvre plastique de ses tentures: un de mes combats a été d’essayer de donner la mesure  dans La Bible surréaliste de Gisèle Prassinos de son humour qui révolutionne le rapport des sexes établi par les religions monothéistes, notamment sur la peur de la femme et de sa capacité de séduction-destruction-castration des hommes.

C’est à rebours de toute identité établie que le sujet féminin peut se trouver dans le mouvement contemporain artistique et littéraire que l’on désigne sous l’appellation controversée d’autofiction ; la place particulière qu’y ont les femmes est l’objet de mon essai , L’autofiction et les femmes : vers un altruisme ? Paris, L’Harmattan, 2013.

L’association Femmes-Monde dont je suis Présidente d’Honneur et Fondatrice organise mensuellement des rencontres qui donnent une visibilité  à la place des femmes dans le monde dans divers domaines  (www.femmesmonde.org) et au rôle qu’elles jouent dans l’émancipation des corps et des esprits.

« Place » : mot d’origine indo-européenne à rattacher à de nombreux termes exprimant l’étendue, la largeur.

Bibliographie

Romancières contemporaines françaises


- Dictionnaire littéraire des femmes de langue française (dir. Madeleine Cottenet-Hage et Christiane Mackward, Khartala 1997). Notices sur Billetdoux Raphaële, Deforges Régine, Delbee Anne, Madame de Sévigné, Marianne Van Hirtum.

- Colloques :

  • Université de Maryland, « Année 1990 : romans féminins et sensibilités littéraires », dans Regard sur la France des années 1980, Amna libri, 1994.  

  • Université de Chapel Hill, North Carolina, « Change and resistance at the end of the millenium in 20th century » mars 1999, sur l’œuvre romanesque de Nelly Kaplan.

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Présidente d'Honneur et Fondatrice de l'Association Femmes Monde

Œuvre de Gisèle Prassinos

 

- Thèse en littérature française, sous la direction de Jean Milly, Université de Paris III, Sorbonne Nouvelle, 1980 « Le discours féminin dans Le grand Repas de Gisèle Prassinos ».

- Conférences -entretiens avec l’auteur aux facultés universitaires de Bruxelles et Namur en 1994.

- Postface pour la réédition du Visage effleuré de peine, Editions Le Cardinal, 2000.

- Notice « Gisèle Prassinos » dans le Dictionnaire de Poésie de Baudelaire à nos jours, sous la direction de Michel Jarrety, Paris, P.U.F, 2001.

 

Articles

Revues :

 

  • Littérature, médecine et société n°12, « Le Banquet », Université de Nantes, p.173, « Le Repas en littérature ».

  • Europe, janvier 1994, « Pierre Reverdy », p.159 « Rencontre avec Gisèle Prassinos ».

  • Lunes n°5, octobre 1998, p.42, « Gisèle Prassinos une artiste au-delà du clivage entre masculin et féminin. Propos recueillis par Annie Richard ».

  • Francophonie vivante, « Mots nouveaux. Lettres peintes », juin 2000, n°2, p. 111, « La Légende dorée de Gisèle Prassinos ».

  • Desmos, Dossier spécial consacré à Gisèle Prassinos, réalisé par Annie Richard. Octobre 2000.

  • Francophonie vivante, n°2, juin 2000, p.111 «  La Légende dorée de Gisèle Prassinos »

  • Remue-Méninges n°24, 2001, « Un portrait de Gisèle Prassinos réalisé par Annie Richard »

  • Revue de philologie, Université de Belgrade, n°37, 2010

  • Revue des Lettres et Traduction, Université de Saint esprit de Kaslik, Dossier « Les liens de la fratrie », N°14- 2010, p.333 «  Frère-sœur ou l’Androgyne en création »

  • Bahitat, Lebanese association of Women researchers, Vomume XII: 2006-2007, p. 269 “ Père-Fils: le monopole sprirituel en héritage »

  • Mélusine, Lausanne, L'Âge d'Homme"

    • N° XX, N° XVI, 1997,"Le grand repas, roman surréaliste"

    • N°XVI, 1997, «  Cultures ; Contre-cultures », P.353, «  Le grand Repas, roman surréaliste »-N°XXXII, 2012,« A belles mains. Livre surréaliste. Livre d’Artiste », p.211 «  Le livre surréaliste comme lieu d’élaboration de l’artiste idéal : de Calamités des origines à brelin le Frou de Gisèle Prassinos ».

    • N° XXXIII, 2013,« Autoreprésentation féminine », direction Georgiana Colvile et Annie Richard et la collaboration d’Henri Béhar, p.100 «  La peau des tableaux chez Gisèle Prassinos, Bona, Dorothea Tanning »

    • N°XXXVI, « Masculin-Féminin. Le surréalisme au Japon », p.135 « La Bible surréaliste »

Colloques :

 

  • Séminaire du Centre de recherches sur le surréalisme, dirigé par Nathalie Limat-Letellier, Emmanuel Rubio, Maryse Vassevière, Sorbonne nouvelle, « L’Entrée en surréalisme », Phénix Éditions,  2004, p. 173 «  L’entrée en surréalisme à l’épreuve de la photographie »

  • Centre culturel international de Cerisy La Salle :

    • « La part du féminin dans le surréalisme », août 1997, in « La Femme s’entête », Paris, Lachenal et Ritter, 1998, p. 187 « Salomé ou les avatars de la femme-enfant »

    • « Merveilleux et surréalisme », août 1999, Mélusine, L’Age d’Homme, N°XX, p. 233, « La Légende dorée de Gisèle Prassinos »

  • Université de Belgrade, «  Le surréalisme en son temps et aujourd’hui », septembre 2006, Ed.serbe, p.159 «  Alice II de Breton ou la quête du point sublime du partage des sexes dans la Bible surréaliste de Gisèle Prassinos »

  • Université de Paris XIII,  « genres et avant-gardes » sous la direction de Guillaume Bridet et Anne Tomiche, L’Harmattan, 2012, p. 147 «  L’allégorie de la femme-enfant comme aporie du discours surréaliste »

​​

Expositions

Auteure du Monde suspendu de Gisèle Prassinos, H.B. Editions, 1997, commissaire de l’exposition du même titre organisée, d’après le livre, à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris ( mars-mai 1998) et programmée à la Maison française de Washington, du 3 juin 2001 au 29 juin 2001.

Exposition de tentures à l’abbaye de Hambye à l’occasion du colloque « Merveilleux et surréalisme », août 1999.

Exposition à la Maison de la Grèce à Paris « Les Tentures » 26 mai-8 juin 2003.

Autofiction féminine contemporaine    

Articles :
 

Colloques :
 

  • Université de Durham, Angleterre, « La famille autofictive de Sophie Calle »
    in Actes du colloque « Affaires de famille », 2004, Amsterdam, Rodopi, 2006

  • Cerisy la Salle, juillet 2008, « Plagiat psychique », colloque « L’autofiction » :
    http://presses.univ-lyon2.fr/files/AnnieRichard_1.pdf

  • "Celle que vous croyez de Camille Laurens ou fragments d'un discours féminin"
    in Actes du colloque 
    "Camille Laurens: le labyrinthe et le kaléidoscope" (dir.)
    Isabelle Grell et Sylvie loignon, Lille, Roman 20/50, coll.Actes, à paraître.


Revue de Lettres et traductions, Presses de l’université Saint-Esprit de Kaslik :

  • 2008, Dossier « le Roman actuel », p. 255
    « La langue du roman actuel : de l’autofiction à la fiction. L’interpellation au cœur de l’écriture ».

  • 2015, Dossier « Le Monde de la fiction », p. 333
    «  Le Premier qui voit la mer de Zakia et Celia Héron ou La fiction dans la vie »

 

Le Féminin


Articles :

Revues :

  • « L’espace intérieur du sujet féminin » (Entretien avec Camille Laurens et Diana Quinby. ») in  Revue des Lettres et de Traduction ,  Dossier Femmes/ Espaces, Université Saint-Esprit, Liban, Kaslik, n°11, 2005.

  • « L’ordre phallique partagé » Revue des lettres et de traduction, Université Saint-Esprit, Kaslik-Liban, n°12, 2006.

  • « Une lecture féministe : la Loi de la Mère dans « Cendres et Sang » de Fanny Ardant in « Revue de Philologie », Université de Belgrade, n°37, 2010.

  • « Revue des Lettres et de traduction », Université de Saint-Esprit, Kaslik-Liban, membre du comité scientifique.

  • Gradiva, revue européenne d’Anthropologie littéraire, Lisbonne, p.31 «  Ecrire une autobiographie : à quel titre ? Ou la stratégie de l’illisible comme confins du lisible », 2003.

  • Revue de philologie de l’Université de Belgrade, 2015, p.23 «  Se dire féministe en France aujourd’hui ? Essai de problématique ».

Colloques :

 

  • « La transmission symbolique mère-fille ». colloque « La condition humaine dans la littérature française et francophone», Université d’Opole, Pologne, mai 2010, actes publiés,

  • « Les Mères et la Loi » colloque « Les Mères et l’Autorité,. Mythes et réalités», Presses Universitaires de Bordeaux, 2013.

  • « L’imaginaire du vide chez deux artistes contemporaines : Diana Quinby et Myriam Bat Yosef », colloque « Littérature et psychanalyse », dir. Robert Silhol, 2013, Gradiva ( http://www.ufr-anglais.univ-paris-diderot.fr/GRADIVA/ ).

Membre du PEF (Parlement des Écrivaines Francophones)

Publication extrait de M(m)ère.Auto-essai - Harmattan 2015 de la page 205 à 217

Livres

 

Sur l’œuvre de Gisèle Prassinos :

- Le Monde suspendu de Gisèle Prassinos, H.B. Editions, 1997

- La Bible surréaliste de Gisèle Prassinos : les tentures bibliques commentées par Annie Richard, Belgique, Editions Mols, 2004

 

Livres d’artiste avec le peintre Claude Meurisset :
- Khatag, Paris, ed. Eoliennes, 1997
- Femmes du Liban, Paris, ed. A Stella Mattotina, 2006.

« Gestation infinie », entretien Solveig Albeverion-Manzoni avec Annie Richard, 2dition Souffles d’Elles.

- L’autofiction et les femmes : un chemin vers l ‘altruisme ? L’Harmattan, 2013.

 
 

 

 

 

 

- M(m)ère (Auto-Essai), L’Harmattan, 2015.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- La Boîte noire du corps de la mère (Auto-Essai), L’Harmattan, 2022

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