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Fonds Gisèle Prassinos

Bibliothèque historique de la ville de Paris, 24 rue Pavée 75004 Paris

Tél Marie-Françoise Garion (33)1 44 59.29 59. bhvp@paris.fr

 

Avec l’aimable autorisation de la directrice de la BHVP, la diffusion de l’inventaire des manuscrits et documents iconographiques est possible avant sa mise en ligne.Les livres imprimés du fonds sont catalogués dans le catalogue collectif des bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris, (http://bibliotheques-specialisees.paris.fr) et consultables à la Bibliothèque historique.

 

Remerciements :  

  • À Emmanuelle Toulet, Directrice de la Bibliothèque historique de la ville de Paris pour la constitution d’un fonds Gisèle Prassinos, aboutissement dont lui sont redevables tous ceux et toutes celles qui m’ont soutenue en admiration et amitié de l’œuvre et de l’artiste pour que vive et soit reconnue à sa juste place la maturité créatrice de l’Alice II du groupe d’André Breton : Jean Derens qui a accueilli à la BHVP la rétrospective « Le Monde suspendu de Gisèle Prassinos » du 13 mars au 3 mai 1998, Annie Boige et les relieurs d’art qui contribué à cette exposition.

  • Au Département des Manuscrits, notamment à Marie-Françoise Garion-Roche, qui a mené à bien l’immense travail de réalisation de l’inventaire initié par Claudine Boulouque et moi-même.

 

Merci pour Gisèle Prassinos dont est ainsi réalisé un vœu profond.

 

Gisèle Prassinos, d’origine grecque, née en 1920 à Istamboul et exilée en France en 1922 avec sa famille,  a été officiellement intronisée en surréalisme par une photo célèbre de Man Ray (document où figurent André Breton, Paul Eluard, Benjamin Péret, René Char avec ses introducteurs : Mario Prassinos et Henri Parisot)en 1934, alors qu’elle-même avait 14 ans, comme l’incarnation de l’ « écriture automatique » : elle est l’Alice II du mouvement  dans le Dictionnaire abrégé du Surréalisme de 1938, d’où des éditions dans des revues prestigieuses comme « Documents 34 » et « Minotaure » et des éditeurs rares, notamment G.L.M ( dont La Sauterelle Arthritique avec la reproduction de la fameuse photo et une préface de Paul Eluard) et la collection « L’Âge d’Or » de Henri Parisot. Elle est la seule femme retenue par André Breton dans la toute première édition de l’Anthologie de l’Humour noir et garde une position éminente dans l’histoire du surréalisme.

Après  son retour en littérature en 1958, elle investit des genres variés où s’exprime un esprit surréaliste très personnel qui  prend sa source essentiellement dans le compagnonnage d’une enfance créatrice exceptionnelle avec le frère bien aimé, le futur peintre Mario Prassinos, qui l’amène à transgresser très tôt les rôles sexués de sa famille orientale où les femmes sont dévolues aux activités domestiques plus qu’à celles  de l’esprit.

 

C’est d’abord la forme romanesque jusqu’en 1966, puis une période d’une vingtaine d’années  où une production poétique intense se double de la fabrication de tentures en feutrine : Gisèle Prassinos a toujours dessiné, illustré ses propres textes et, en 1946, La Chasse au snark de Lewis Caroll  mais à partir de 1967, elle se met à composer, dessin préalable et maquette à l’appui, de véritables tableaux pleins d’humour et d’audace reprenant en particulier les thèmes de la grande peinture d’Histoire. Un livre, dont le fonds Prassinos, possède l’intégralité,  témoigne d’un échange étonnant entre Gisèle Prassinos, poète et G.P. plasticienne (signature de  ses tentures) : Brelin le Frou, Paris, Belfond, 1975, récit burlesque inséparable d’une série de 12 tentures et dessins qui transpose le récit d’enfance Le Temps n’est rien de 1958 et aboutit dans le registre d’humour poétique qui la caractérise au « Portrait idéal de l’artiste ».

Elle revient ensuite à la nouvelle et tout récemment au dessin.

 

Gisèle Prassinos occupe une place très originale parmi « les femmes surréalistes » et dans l’imaginaire collectif par son assimilation à Alice qui ne cesse de renaître dans le paysage culturel contemporain s’essayant à en imaginer la maturité : l’œuvre de Gisèle Prassinos en donne une version à la fois sublime et jubilatoire.

                                                                                    

Annie Richard

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